Ce n'est qu'à la Renaissance, vers les années 1420, que Rome et le Vatican devinrent des cités opulentes, ruisselantes d'or, de lumières et d'oeuvres d'art, bien loin de la modestie des siècles passés.

Les causes d'un tel afflux de richesses et de merveilles architecturales sont multiples :

Après le "Grand Chisme" qui avait amené la papauté à s'exiler à Avignon (Chateau des Papes) jusqu'au début du XVème siècle, le pape Martin V, en 1420, réintègre Rome. Il veut que la ville devienne le lieu par excellence de la foi chrétienne au niveau mondial. A cet effet il dote la ville de tout ce qui est nécessaire pour l'expression de la foi : agrandissement de la cité, hébergements de toutes sortes pour les pélerins, construction de palais et d'hôtels pour accueillir les croyants et leurs princes, pour établir les congrégations religieuses, etc....

Dès le début du XVIème siècle la basilique de Saint Pierre, qui est plus ou moins en ruine, est complètement transformée en la plus grande église du monde. Les travaux  ne seront achevés qu'au début du XVIIème siècle.

La ville de Rome devient alors méconnaissable, grouillante de vie et d'activités religieuses. Elle se transforme en un état ecclésiastique à la tête duquel le pape est un monarque absolu, auquel tout le monde doit obéissance, religieux et laïcs; le souverain pontife plaçant aux postes clés les membres de sa famille, et les cardinaux devant s'installer à Rome.

Une cour docile se met en place, riche et vaniteuse, ouverte à tous les excès d'une monarchie absolue où l'argent est roi. Le pillage des richesses de l'Amérique latine récemment découverte, amène à Rome l'argent nécessaire pour la construction des ouvrages les plus fastueux et la venue des artistes les plus talentueux. Il est à noter que les papes qui vont se succéder sont tous issus de familles princières très riches telles les Borgia, les Médicis ou les Della Rovere.

Bien que l'on soit très loin du message évangélique, cette volonté de vouloir rendre gloire à Dieu par la construction de monuments religieux les plus magnifiques possibles n'est pas que l'apanage du Catholicisme. On la retrouve aussi dans le Judaïsme, l'Islam, l'Hindouisme, et d'une certaine façon dans le Boudhisme.

Contradiction humaine qui met en priorité la magnificence des lieux de cultes au détriment de la pauvreté et de la misère de ses fidèles.... 

C'est au 3ème siècle de notre ère, en 322, que fut construite par l'empereur Constantin, la première basilique sur les lieux du supplice de l'apôtre Pierre, la colline du Vatican. Elle demeura ainsi jusqu'en 1506, date à laquelle le pape Jules II ordonna la construction de monuments plus importants.

Tout au long de la Renaissance, la colline du Vatican fut le l'objet de constructions et d'aménagements plus splendides les uns que les autres. Des artistes illustres y contribuèrent comme Le Bernin et Michel Ange. Petit à petit, et jusqu'au 17ème siècle, les différents papes, prélats et princes accumulèrent en ces lieux magnifiques des tableaux, des sculptures et toutes sortes de biens plus précieux les uns que les autres.

Cette longue période correspond à une Eglise devenue au cours des siècles très puissante, très riche et très orgueilleuse. Cette mentalité a perduré jusqu'au 20ème siècle. Jésus "double et humble de coeur" a eu bien souvent des successeurs à l'opposé de son message. Le terme "Souverain pontife" est là pour exprimer la toute puissance d'un souverain pontifiant.

Alors, aujourd'hui l'Eglise se trouve prisonnière et victime d'un passé, certes très glorieux culturellement, mais qui la met au centre d'un débat contradictoire.

Tant de richesses sont-elles compatibles avec le message évangélique ?

L'Eglise doit-elle vendre toutes ces richesses pour que l'argent recueilli serve au soulagement de la misère humaine ?

Où, au contraire, pensez-vous que ces richesses doivent demeurer propriété de l'Eglise ?

A vous de répondre !